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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 17:00

Ca vous ai jamais arrivé? Vous êtes dans une soirée, dans une conférence ou même en cours et quelqu'un se met à parler DU classique que tout le monde a lu... sauf vous! Vous regardez autour de vous et voyez les mines entendus des gens et vous, vous vous sentez aussi gêné que dans le cauchemar où vous vous pointez sans pantalon à votre boulot (ou en bas résille en train de chanter à tue tête "Life is a cabaret my friend", je ne souhaite à personne cette déclinaison c'est vraiment très très génant...), et une petite voix geignarde couine dans votre tête "Ho mon dieu je n'ai pas lu (cocher la mention de votre choix):

  • AmosOz
  • Marguerite Duras
  • Dostoievski
  • Melville
  • Tous ceux là plus des milliers d'autres
  • Melville? C'est pas le mec qu'a gagné le dernier X Factor?

Et vous tremblez dans vos chausettes désormais moites, de peur qu'on  ne vous interroge, ce à quoi vous devrez répondre d'une petite voix 'je l'ai pas lu..." et devrez accepter les cris hystériques à base de "Quoi mais c'est un CLASSIQUE!", ou alors plus hypocrite vous hocherez la tête d'un air entendu comme 90% des autres personnes de la dite soirée. Bref, sachant que je rentre dans l'avant dernière catégorie, j'essaye de temps à autre de pallier au gouffre de mes méconnaissances et tente (vaguement) d'y remédier en me plongeant dans un classique.  Des fois j'adhère super pas, Proust par exemple (OUI je sais, c'est une HONTE! Je fais un travail là dessus, apparement ça viendrait d'un traumatisme lié à la petite enfance rapport à une grande tante qui m'aurait traumatisé avec des madeleines) et puis des fois je me dis, "Mais bon sang comment ai-je pu passer à côté d'un tel chefs-d'oeuvre?", Les confessions de Nat Turner, de William Styron sont de ceux là. Bon, je SAIS, tout le monde va me dire "Ho mais pourquoi t'en parles tout le monde le connais ce livre, c'est un CLASSIQUE!"  oui, alors et d'une: ZUT et de deux: si ça peut donner envie à ceux qui ne l'ont pas encore lu de s'y coller, j'aurais pas perdu ma journée et de trois: c'est MON blog d'abord! Donc ça y'est j'ai lu un CLASSIQUE (il ne m'en reste que 56600, d'ici là, sûr que j'aurais réglé mon histoire de madeleine et d'allergie à Proust)...

William Styron, auteur de l'incontournable Choix de Sophie (autre grand classique que je n'ai pas lu...) est donc l'auteur de cet ouvrage qui fit scandale lorsqu'il parut pour la simple et bonne raison qu'il racontait l'histoire de Nat Turner, esclave noir révolté qui massacra des familles entière, à la tête d'une bande d'esclaves en déroute. Il avait en effet décidé de délivrer ses compagnons d'infortunes en éradiquant la race blanche de la surface du globe. Prodigieusement intelligent, mystique jusqu'à la folie meurtrière, il massacra avec ses hommes, une dizaine de personnes, ne faisant aucune pitié des enfants ou vieillards qui croisaient sa route. Le livre raconte ses confessions, du début de sa vie, aurpès d'un maître bon et humaniste qui lui apprit à écrire, puis sa lente descente aux enfers lorsqu'il fut vendu par son maître criblé de dettes à un prêtre complètement fou, qui lorsqu'il n'essayait pas de le violer, l'attachait à une chaine sans le nourrir et le battait comme plâtre. Dès lors, Nat Turner vouera une haine féroce à l'homme blanc, d'autant plus amer que son premier maître lui avait promis la liberté, sa vente à un autre maître plus humain après l'épisode atroce du prêtre, ne fera pas taire sa colère et bientôt, grâce à son intelligence et son charisme, il amènera d'autres esclaves sur le chemin d'une sanglante révolte.

Styron sait comme personne décrire les paysage et l'ambiance des champs de coton, la chaleur étouffante et la nature superbe, indifférente à l'horreur qui s'y prépare sans un bruit.  Le chemin sanglant de Nat Turner touche autant qu'il nous effraie, la froideur avec laquelle le personnage principal  envisage le meurtre de ses maîtres, ses préparatifs quasi-militaires pour mettre en place sa furie, les manipulations dont il fera preuve font froid dans le dos. Rarement le cheminement intérieur d'un meurtrier ne  sera aussi bien décrit que dans cet ouvrage dur et implacable, et pourtant beau et tragique en même temps. Le terme "classique incontournable" prends désormais tout son sens pour moi, j'envie presque ceux qui ne l'ont pas encore lu, rien que pour le plaisir de cette découverte fabuleuse...

 

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 15:42

brother 0Li Guangtou et Song Gang sont frangins, comme le nom de cet ouvrage truculent l'indique, ou plutôt non, mais c'est tout comme. Le père de Song Gang se marie en effet dès le début de l'ouvrage avec la mère de Li Guantuou, les voilà donc frères par alliance et aussi opposés de caractère que d'apparence. Tandis que Li Gantou, petit bonhomme rondouillard et malin comme un singe, mettra à profit son intelligence pour entuber son monde, le sage Song Gang lui, aussi maigre que beau et intègre, tentera par la force de son honnêteté de se faire une place dans ce monde en révolution qu'est la Chine de Mao. Raconté comme ça, on pourrait croire à un conte moral, où les enfants apprendraient que faire le mal, c'est pas bien et que la vertu est toujours récompensé. Mais ici, mes pauvres amis, nous sommes chez Yu Hua dont la devise pourrait être "Trop bon trop con" et le pauvre Song Gang en fera vite les frais malgré le soutien indéfectible que lui porte Li Guangtou, lui-même éberlué par la naïveté de ce frère qu'il aime plus que tout . A travers ce roman tragi-comique, Yu Hua dresse le portrait d'une Chine Maoïste corrompue et parano. Mais plutôt que le pamphlet, l'auteur préfère de loin la farce, style qu'il maîtrise à la perfection dès la scène d'ouverture où Li Guangtou commencera ses arnaques par une séance de voyeurisme dans les toilettes pour femmes dont il monnaiera les détails croustillants avec les hommes du village, désireux de savoir à quoi pouvait bien ressembler les arrière-trains des villageoises.  Mais si Yu Hua aime le rire, il n'occulte pas pour autant la gravité de la révolution culturelle et certaines scènes sont à la limite du soutenable (vous êtes prévenu...). Ce roman fleuve vous emporte sans en avoir l'air à travers 50 ans d'histoire de la Chine, du commencement de la révolution culturelle à l'entrée de la Chine dans le capitalisme. Tour à tour grave, drôle, graveleux et poétique, ce livre se dévore, même si le glossaire à la fin de l'ouvrage s'avère des plus capital tant les références historiques et culturelles sont nombreuses dans ce fabuleux bouquin. A la fin de ce pavé, vous vous rendez compte que vous êtes un poil moins ignorant, un brin plus cynique et que mine de rien, vous avez avalé plus de 500 pages sans vous en rendre compte, trop fort ce type!

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 15:22

images-terre.jpegY'a des bouquins bizarres vous savez? Le genre de livre que vous lisez et une fois refermé, vous êtes complètement incapable de dire si vous avez aimé ou non? Ca vous ait jamais arrivés? Bon moi ça m'arrive pas souvent, en régle générale je suis plutôt lapidaire dans mes décisions, passant sans vergogne à "C'est prodigieux, génial manifique! Ce type (cette femme) est mon nouveau dieu, je vais créer une secte en son nom" à "C'est d'une nullité sans borne, rien qu'à lire le titre, j'ai la gerbe, y'a des gens à qui on devrait coupé les mains et tenir très très loin de tout ce qui ressemble à un stylo ou un clavier" et là, avec Liliana Lazar, je suis pas mal emmerdé parce que je ne sais pas ce que j'en ai pensé... Je l'ai lu jusqu'au bout et d'une traite, ça c'est déjà un bon point mais en même temps, la bigoterie qui s'en dégage me rends un peu septique... Peut être est-ce la volonté de l'auteure de montrer ce climat religieux, cette foi forte envers et contre tout qui me dérange un peu, étant plutôt agnostique sur les bords (et au milieu aussi), ou alors peut être y'a t-il de sa part une certaine ironie que je n'aurais pas saisi, je ne sais pas, toujours est-il que ce roman est perturbant. L'histoire se passe dans la Roumanie de Ceaucescu où le communisme fait rage et que la religion est banni. Dans un petit village perdu au milieu des forêts, se trouve un lac, perdu au milieu de nulle part appelé "La fosse aux lions" par les habitants et considéré comme maudite par la plupart. Sauf un, un jeune garçon du nom de Victor, aux prises avec un père tyrannique et qui se réfugie ici pour lui échapper. Un jour, le père aviné le suit jusqu'au lac et Victor, plein de peur et de colère, le tue par accident. Dès lors, le petit garçon, persuadé que le lac a joué en sa faveur dans ce drame, se désignera l'élu de la fosse aux lions. Mais la folie meurtrière qui l'avait prit lors du meurtre de son père, le poursuit jusque dans l'âge adulte et bientôt, c'est aux femmes qu'il s'en prendra. Avec la complicité de sa mère et de sa soeur, ferventes orthodoxes, il se cache dans le grenier de leur maison et copie les livres religieux interdits par le régime dans l'espoir d'y trouver une rédemption. L'écriture fluide de Liliana Lazar se mèle à l'étrangeté du récit qui oscille en permanance entre un réel des plus implacable et un imaginaire fantastique et religieux, curieux mélange mais qui marque indéniablement. Bizarrre, ce livre laisse un goût étrange, un mélange de septicisme et de fascinant. Va falloir que je crée une rubrique spéciale pour ce genre de bouquin, un truc intitulé "trop bizarre mais plutôt bon".

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 12:31

trois-ombresOui je sais, les amateurs de BD vont me dire "Oulah tu dates un peu, c'est vieux ce truc". Oui ça a au moins un an et demi  et au regard du monde de l'édition (30 nouveautés en moyenne par mois), autant dire que ça date de Mathusalem... Mais pour ceux qui ne connaissent pas, il n'est jamais trop tard pour s'y mettre car cette somptueuse BD en noir et blanc est un chefs-d'oeuvre de poésie. Au milieu des oeuvres pétaradantes à base gros muscles et de belles pépées aux protubérances mamères dignes des plus belles vaches laitières du salon de l'agriculture, ça fait du bien de voir ce genre de petits chefs d'oeuvre. Cette fable pour adulte est une allégorie sur la mort, la fuite devant l'inéluctable et son acceptation.  Les héros de cette histoire moyennâgeuse, c'est le petit Jonathan, poursuivi par trois ombres mystérieuses qui veulent l'emmener et son père, bloc de courage et de fureur qui refuse l'inéluctable. Malgré l'opposition de Lise, sa femme, résignée face à la fatalité, ce père desespéré va fuir au delà des mers pour mettre son fils à l'abri. Mais qui peut échapper à la mort? Dans cette fuite en avant, le père et le fils devront affronter des marins véreux, des esclaves en révolte et un étrange voleur d'âme. Mais aussi, la mort, incarnée par les trois ombres de cette histoire, à la fois inquiétantes et séductrices. Tour à tour onirique et desespéré, cette histoire ne plonge pourtant jamais dans le désespoir et la fin apaisée est aussi une ode à la vie qui continue malgré la tristesse ou peut-être grâce à elle. Le dessin de Pedrosa, habitué à des histoires moins sombres pour le journal de Spirou, offre ici une ambiance gothique et enfantine à la fois, collant parfaitement à cette histoire. Un  magnifique conte pour adultes.m_TroisOmbresPlanche.jpg

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 15:39

trois-hommes.jpegDans un précédent papier, je parlais des vampires bras cassés de la Vierge de Glace. Aujourd'hui, je vais parler d'humains tout aussi peu doués. Mais c'est comme ça, que voulez vous, autant les personnages parfaits à la Largo Winch,  les héros sans peur et sans reproche comme peut en pondre Coben me font bailler d'ennui, autant les andouilles pas doués et tellement bêtes qu'ils défient à eux seuls la théorie de Darwin sur la sélection naturelle me sont affreusement sympathiques... Certaines langues de vipères (et je les enquiquinent) diront que c'est parce qu'ils me ressemblent que je les aime bien. Mais il est vrai que je peux plus facilement m'identifier à Doug, un des héros de ce roman, qui passe ses journées dans son appartement en bordel, à fixer le plafond et à se dire qu'il faudrait qu'il le repeigne sans le faire depuis un an, qu'à un héros capable de tuer cinq méchant rien qu'avec une balle dans son revolver, c'est comme ça on se refait pas... Bon alors, vous l'aurez compris, l'histoire de ce bouquin c'est une tranche de vie de trois andouilles, un repris de justice reconverti dans le promenage de chien et deux loosers perpétuellement défoncés à la marijeanne. Soit Kevin, Mitch et Doug qui traînent leurs savates dans un Pittsburg grisâtre et déprimant où la seule perspective d'activité professionelle consiste à aller pointer à l'agence pour l'emploi du quartier. Mais comme tout bon looser qui se respecte, les trois lascars ont des rêves de fortunes rapides et faciles (enfin surtout Kevin, les deux autres se contentent de le suivre entre deux fumettes...), Kevin décide donc de monter un gros coup, le braquage d'un transporteur de fond qui fait tout les jours le même chemin vers la banque de la ville. Mais c'est pas facile de mettre sur pied un braquage de professionnel quand on a ni voiture, ni argent pour acheter des armes ni même un  plan digne de ce nom... A la fois drôle et pathétique, ce roman ne serait qu'une farce si Levison ne nourissait une véritable tendresse pour ses personnages, tous pétris de bêtise tendre et de rêves innaccessibles, ces trois  crétins nous parraissent finalement bougrement sympathiques et on rêverais qu'ils réussissent leurs coup foireux, même si c'est prodigieusement mal barré... Un très bon roman de détente, qui se lit sans en avoir l'air tout en offrant de vrais moments de drôlerie.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 11:57

 

 

voyage-aux-iles-de-la-desolation.jpgDessinateurs à la petite semaine, écrivaillons de pacotille (je m'inclus dedans rassurez-vous) et autres gribouilleurs pathétiques, pleurez un bon coup car voici la nouvelle BD d'Emmanuel Lepage, le mec qui fait pleurer des générations de dessinateurs du dimanche sur leurs papier canson. Dire que ce dessinateur maîtrise le dessin est un gentil euphémisme, c'est un peu comme dire que Flaubert savait écrire, ce n'est pas qu'il dessine, non, il vit le dessin mesdames et messieurs, c'en est dégoûtant un talent pareil! Après la superbe Bande Dessinée de La terre sans mal, qui nous emmenait sur les traces des indiens d'Amazonie, Lepage s'est embarqué sur un cargo pour les îles de la désolation, petits amats d'île appelées aussi îles Kerguelen du nom de l'explorateur qui les découvrit au XVIIe siècle, qui constituent une archipel française perdue aux sud de l'Océan Indien à 3300km de la première terre habitée, c'est dire si on est pas trop géné par le voisinnage dans ce patelin.Ce périple, qui va durer un mois est mis en image par le dessinateur de manière absolument sublime, alternant le noir et blanc et l'aquarelle la plus superbe. L'auteur nous sert un récit de voyage flamboyant et magnifique, décrivant le quotidien du bateau mais aussi l'histoire du navigateur Kerguelen et les différents naufrages qui accompagnèrent la découverte de ces îles à la beauté aussi sauvage que désolé. Saluons au passage le travail d'orfèvre de Futuropolis qui a eu l'intelligence d'imprimer ce superbe récit sur un papier mat pour rendre toutes la beauté des peintures de Lepage. Personnellement je crois que je pourrais me damner pour une de ces magnifique aquarelles qui jalonne ce récit, l'eau semble sortir des pages et la beauté tranquille d'une aurore boréale n'a jamais semblée plus vivante. Du bel ouvrage, à l'heure où des éditeurs nous gâchent du papier avec de somptueuses bouses sur Jean-Marie Bigard et sur les assureurs (oui oui...) ça fait du bien d'en voir qui font encore du vrai travail d'édition.... Je vous montre quelques images même si c'est une honte de pixeliser pareilles merveilles...imagesvoyagesimageslepage.jpeg

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 15:55

bill.jpegJe parlais dans un de mes précédent billet du vide abyssal de mes connaissances en sciences et de la bêtise crasse dont je peux faire preuve lorsqu'il s'agit d'avoir un semblant de raisonnement mathématique. C'est simple dès que quelqu'un essaye vainement de m'expliquer le moindre raisonnement scientifique, j'ai un traducteur automatique dans le cerveau qui traduit tout en chinois: dialogue extrait de mon test de logique, "Alors donc expliquez moi, pourquoi avez vous voulu à tout prix passer ce triangle en bois dans le trou carré" '-Bin quoi c'est rentré ou c'est pas rentré?" "-Oui parce que vous l'avez rentré à coup de pied" "-Ah bah oui, si vous finassez aussi...". Malgré tout comme je l'expliquais aussi j'ai une fascination sans borne pour l'espace et la science en règle général parce que ça a un côté magique pour moi (bah oui, je me l'explique pas donc c'est magique! Vous voyez que je suis logique quand je veux), et que j'adore les gens qui essaye de rendre compréhensible des choses scientifiques de manière à ce que tout le monde comprenne, y compris les bulots dans mon genre. Autant dire que je vous un culte sans borne à Bill Bryson pour cette raison  (et bien d'autre encore vu qu'il est le seul mec capable de me faire pisser dessus de rire et c'est très gênant surtout dans le métro). Ce sympathique joufflu américain s'est mis dans l'idée de raconter l'histoire du monde et de sa création de façon claire, ludique et drôle. Capable de nous faire comprendre ce que représente la grosseur d'un proton (à titre d'exemple, dans le seul poid de ce petit "i" en taille 8 il y en a à peu près 500 000 000 000, oui c'est très petit), de raconter comment d'eminents scientifiques (la plupart assez farfelus disons-le) sont parvenu à dater l'âge de la terre ou a découvrir que les os trouvés dans un jardin de Londres n'était pas des tibias d'éléphant mais bien des os de dinosaures. Bill s'amuse de ces découvertes et nous les faits partager de manière claire et pédagogique, tel un professeur patient et attentif. Bill Bryson a déjà écrit de nombreux ouvrages, certains sur les moeurs de son pays (American rigolo, je vous conseille le chapitre sur l'élan qui même à la cinquième lecture est encore capable de me faire rire à m'en exploser la rate) ou alors sur d'autres pays (Nos voisins du dessous, qui raconte son voyage en Australie), tous plus poilants les uns que les autres. Mais celui dont nous parlons aujourd'hui est vraiment à part car il met sa bonne humeur au service de la science et je crois que c'est ce qui manquait dans ce domaine: un  bon gros nez rouge, histoire de dédramatiser tout ça, tout devient limpide et même les plus obtus comprennent. Bon les "vrais" scientifiques grinceront des dents en disant que c'est de la vulgatisation à l'extrême, c'est vrai, n'empêche, j'ai tout compris et je me coucherais un peu moins bête ce soir ça fait plutôt du bien au moral non?

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 14:29

imagesegolf.jpegLe temps est venu de tuer le veau gras et d'armer les justes. Tel est le titre complet de cet ouvrage qui figure encore à ce jour dans la liste de mes dix ouvrages qu'en cas de naufrage sur une île déserte j'emporterais avec moi, ou en cas d'apocalypse nucléaire comme c'est le plus probable en ces temps troublés. L'auteur originaire de Pennsylvanie avait 24 ans lorsqu'il écrivit ce chefs-d'oeuvres et les 70 maisons d'éditions américaines qui refusèrent son récit sont passés à coté d'un des ouvrages du XXeme siecle. On aurait pu être jaloux de ce talent précoce si le dit auteur ne s'était suicidé en 2005. Cette oeuvre fut parfois comparé à un autre chefs d'oeuvre de la littérature américaine, d'un autre jeune prodige, (suicidé lui aussi tiens, comme quoi, talent et dépression...) La conjuration des imbéciles de Kennedy Toole, qu'on ne présente plus (et que si vous ne l'avez pas encore ouvert c'est une honte). Bon alors l'histoire pourrait se résumer à ceci: si vous naissez intelligent à Ploucville où la population doit plafonner à 45 de QI et encore en cumulant les scores, vous êtes prodigieusement mal barré. Et c'est ce qui arrive au pauvre John, qui naît au fin fond d'une amérique raciste, homophobe et supertitieuse. Son père, mort dans un ridicule accident et sa mère happée par les harpies bigottes du village, ne peuvent guère l'aider à se forger une éducation, alors il se construira tout seul, envers et contre tous, cristalisant autour de lui toute la haine des paysans bornés qui l'entoure. Bien décidé à reconstruire la ferme familiale laissé à l'abandon, le jeune John va en voir de toute les couleurs, mais il sait se défendre, et je vous garantie que sa défense ne sera pas piqué des vers. Dans un style nerveux, sans aucun dialogue mais avec un humour féroce,l'auteur décrit comme personne ce ramassis de ploucs écrasés de chaleurs,  de poussière et de bêtise crasse, ceux là même que l'auteur a dû cotoyer et qui l'avait faire fuir pour se réfugier à Paris. Il dresse un roman foisonnant, féroce et terriblement humain qui colle à la peau longtemps après avoir été refermé. On dit que l'humour est la politesse du desespoir, ça ne s'est jamais autant vérifié qu'ici...

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 13:35

affiche-de-l-expo-science-et-fiction-a-la-cite-des-sciencesJ'adore les expos de la Cité des Sciences, à la fois ludiques et intelligentes, elles s'adressent à tous sans jamais prendre le spectateur pour un idiot. Moi qui n'ai jamais réussi à dépasser 3 de moyennes en sciences lors de ma scolarité même en trichant (il faut dire que me mettre à coté de la seule personne encore plus nulle que moi, n'était sans doute pas la meilleure des décisions stratégiques, je m'en rends compte avec le recul), j'ai néanmoins toujours été fasciné par l'espace, la science-fiction et tout ce qui se rattache de près ou de loin à un futur hypothétique et je voue une admiration sans bornes aux gens capables de faire (vaguement ) comprendre la théorie de la relativité à des moules dans mon genre qui arrivent péniblement à additionner 2+2  et encore, sous la menace. Autant dire que cette expo était faite pour moi, mais pas seulement (le nombrilisme a ses limites) mais aussi pour tous ceux qui se posent des questions sur l'univers, le futur et toutes les possibilités narratives qu'il propose. Centré sur la thématique de comment la science et la fiction s'alimentent l'une l'autre, cette exposition foisonnante étudie tous les domaines du genre allant de l'uchronie au cyberpunk en passant par les voyages sur la lune et le space opera et montrent par la même occasion leurs applications dans le monde réel. Ajoutez à cela des pièces uniques venant d'univers aussi divers que le manuscrit du premier récit de SF parlant du voyage sur mars (XVIIIeme siècle) en passant par un croiseur grandeur nature de l'excellente série Battlestar Gallactica, et vous obtenez une expo qui ravira les petits et les grands et aussi les grands malades dans mon genre qui après quelques gloussements hystériques sont tombés en pâmoison devant l'original de R2D2 exposés en vitrine ("mec! ils ont même l'overboad!" hurlais-je à mon infortuné compagnon d'aventure que j'avais traîné dans cette expo), autant dire que les geeks de tout poils vont en avoir pour leurs argents (d'ailleurs je pense qu'il faudrait renforcer la sécurité rendez-vous compte! Ils ont le manuscrit original de Pierre Boulle quand il a crée La planète des singes! J'ai déjà un plan machiavélique pour m'en emparer mais vu mes capacités et mon cerveau unineuronal, ce manuscrit n'a pas grand chose à craindre). En dehors des costumes originaux de films cultes tel que Blade Runner et Tron (HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!!!), l'exposition tente aussi d'expliquer des notions assez absconces telle que la distorsion du temps tel que Einstein l'avait pensé ou les différents enjeux économiques de la conquête de l'espace (mon rêve d'enfant, jusqu'à ce qu'une certaine Marion Montaigne et son blog Tu mourras moins bête ne me l'ai piétiné en m'apprenant qu'un voyage vers Mars ça voulait dire aucune intimité pendant un an confiné dans une cabine avec 6 autres personnes en permanence... Moi qui menace d'un pêtage de rotules mon voisin à chaque fois qu'il met la télé trop fort...), des vidéos expliquent de manière claires des choses comme le clonage, le voyage dans le temps ou encore la vie sur une station spatiale ou la création des robots. Bref! Un grand moment de bonheur, certes un peu frustrant tant les champs du possible dans ce domaine sont infinis. Je suis sorti extatique avec une liste de bouquins et de films à me procurer de toute urgence, je vais commencer par Les neuromanciens, de William Gibson, datant de 1984 et qui posa le premier, les notions de cyberspace et qui inventa le principe d'internet. Je vous tiens au courant, en attendant courrez-y! Il ne vous reste que 4 petits mois et dieu sait si ça passe vite sur notre petite planète terre, 4 mois, vous vous en rendrez compte en allant voir l'expo...

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 18:25

AH ça me fait plaisir de vous parler de ce bouquin (non que ça n'était pas le cas avant mais là ça me fait vraiment très plaisir) et cela à plus d'un titre: d'abord parce que de plus en plus d'auteurs français se lancent dans la SF, genre trop longtemps déconsidéré dans le milieu intellectuel français et en plus parce que non seulement ils en font enfin, mais en plus, c'est très bon! Aujourd'hui donc je vais vous parler de mon chouchou du moment, l'excellent roman fantastico-maritime Le Déchronologue. Après l'excellentissime Horde du Contrevent de Damasio qui demeure pour moi l'une des meilleures choses que la SF ait pondu depuis une bonne dizaine d'année, je désespérais de retrouver l'excitation qui m'avait étreint à la lecture de ce pavé. Vous savez: le genre de lecture qui vous fait rater un arrêt de métro (si vous êtes parisien bien sûr), qui vous fait freiner des quatres fers pour éviter de le terminer trop vite alors que vous êtes à 50 pages de la fin et qui une fois terminer vous fait reposer tous les livres que vous essayez de lire dans un soupir désabusé. Et bien la lecture du déchronologue m'a fait louper deux fois mon arrêt de métro (c'est à ça que je reconnais un bon bouquin, à combien de temps de retard il me cause, faudrait un système de notation telle que "Beauverger + 10mn" "Damasio +12 mn" "Coelho -20mn"). L'histoire, en soi assez unique en son genre, se passe au XVIeme siècle dans les mers des Caraïbes. Le capitaine Villon, flibustier de son état, navigue de son bateau nommé Le déchronologue pour intercepter des bateaux d'une genre un peu particulier. En effet, sans que l'on sache vraiment comment, des failles dans l'espace temps se produisent et des bateaux du passé et du futur tentent d'envahir ces mers où les espagnols commencaient juste à dominer l'Amérique du sud. Ce livre est un puzzle, ne cherchez pas à en comprendre l'intrigue dès le début, car ce n'est qu'une fois le livre refermé, que vous aurez saisis toute la subtilité de cet ouvrage. Les chapitres en effet font perpétuellement des bonds dans le temps, passant du futur au passé, à l'instar de ces failles qui apparaissent de manière aléatoires sur l'océan.  Difficile d'en dire plus pour ne pas vous gâcher la surprise (oui je sais, j'ai déjà fait le coup dans un article précédent mais c'est tout un art de donner envie de lire sans gâcher tout le plaisir de la découverte et pas sûr que j'y arrive bien...) mais sachez qu'une fois encore le prix de l'imaginaire (qui avait déjà décoré deux merveilles du genre tel que Spin et La horde du contrevent) ne s'est pas trompé en lui décernant son prix en 2010.

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